Le point sur la situation à la ComUE LNF

Soumis par marie-christin… le ven 22/03/2019 - 18:38

Article paru dans le journal du Sgen-CFDT Nord-Pas de Calais numéro 1461 (mars-avril 2019).

Quelques éléments de cadrage contextuel

  • Janvier 2018 : création université de Lille.
  • Juillet 2018 : premiers signes annonçant des changements à venir : démarche des universités régionales pour créer une conférence régionale des présidents d’université intégrant l'université Jules vernes d’Amiens. Le président de la ComUE réagit indiquant qu’on se débarrasse de la ComUE avant de lui avoir donné l’occasion d’exister. (cf dépêches AEF où sont interviewés JC Camart et P Mammone.)
  • La réforme des ESPE et la création à venir des INSPE dont les directeurs seront nommés par le ministère repose la question de leur rattachement à un établissement universitaire. Or la ComUE régionale est l’établissement de rattachement de l’ESPE (avec Toulouse ce sont les deux seules configurations de rattachement de l’ESPE à une ComUE).
  • La cour des comptes épingle la gestion financière de la fusion des trois universités lilloises tout en validant que la ComUE n’a pas fait ses preuves et qu'elle est amenée à disparaître.
  • Le conseil d’état annule la représentation de l’université de Lille par 3 voix au sein de la commission des membres mais selon le texte, cela prend effet à partir du 30 septembre 2019, la ComUE risquant de disparaître auparavant. A noter en effet que l’échéance de création des INSPE est pour septembre 2019 aussi.
  • L’échéance du contrat de site de la ComUE arrive à terme en décembre 2019, celle du mandat du président Ourak, en février 2020.

Voilà pour le contexte.

Le film des événements

Les personnels s’inquiètent de leur avenir. A l’ESPE, une motion a été votée à l’unanimité le 28 janvier 2019 en conseil d’école pour exprimer l’inquiétude et la volonté des personnels d’être associés à une concertation régionale, via leurs représentants. Le même jour, durant la cérémonie des vœux, le président Ourak exprime l’incertitude pesant sur l’avenir de la ComUE, ce qui déclenche une action concertée en intersyndicale.

Demande d’audience au président de la ComUE qui reçoit promptement les élus accompagné de DGS, DRH, directeur de l’ESPE et direction juridique ComUE. A la suite de quoi, les élus rédigent une lettre ouverte diffusée au CA de la ComUE du 4 février communiquée à l’AEF et à News tank qui en ont fait écho. Des notes de compte-rendu du CA, on peut déduire que la demande de maintenir la ComUE comme établissement expérimental, formulée par les personnels de la ComUE dans leur lettre ouverte aux élus du CA n’est pas entendue par les présidents des établissements universitaires.

Les élus en intersyndicale convoquent une AG le 7 février ; c’est une initiative fortement soutenue par les acteurs de la gouvernance – qui communiquent les listes de diffusion au personnel et assistent à l’AG en fournissant leurs informations et analyses (exemple sur les statuts de l’établissement expérimental) aux personnels soucieux de leur avenir. Elle réunit environ 150 participants (sur environ 400 personnels) notamment grâce à un support visioconférence sur les sites extérieurs au siège. Au cours de cette AG, le président Ourak donne des indications sur les échéances à venir ; mais elles auraient déjà peut-être été communiquées en CA du 4/2 :

  • 25 février réunion extraordinaire du conseil des membres de la ComUE. Il sera question de l’avenir de la ComUE sachant qu’il a été dit déjà que le ministère n’était pas favorable à son maintien.
  • une réunion est d’ores et déjà programmée au ministère le 14 mars.

Voilà pour le film des événements.

Le problème pour les personnels c’est l’incertitude et les menaces pour leur avenir !

Quel avenir pour une quarantaine de contractuels avec des renouvellements de contrats à l’échéance de fin août 2019 ou décembre 2019 ? Une partie (ou tout ?) de ces renouvellements sont conditionnés par l’obtention ou le renouvellement de subventions pour lesquelles il faudrait monter des dossiers dès maintenant, d’une part, qui seraient fragiles vis-à-vis des financeurs sans visibilité sur l’avenir de l’organisation. Le cas qui a été remonté concernant la culture/patrimoine scientifique doit se présenter pour d’autres missions.

Des titulaires ou contractuels de différents services de la ComUE ont d’ores et déjà été contactés en vue de rejoindre des services dans les établissements dont les responsables ont anticipé la disparition de la ComUE : quid des modes de sélection et de recrutement (régime indemnitaire et maintien des primes aux contractuels) ?

la connaissance de la situation financière de l’université de Lille surajoute de l’incertitude mais il se dit que l’hypothèse la plus probable est que :

  • l’INSPE devienne une de ses composantes : les personnels expriment un ras-le-bol face à un nouveau changement (IUFM-Artois-ESPE), tandis que son nouveau directeur aurait exprimé que venant d’être élu, il ne ferait pas partie des directeurs nommés par le ministère et que peu de choses bougerait à moyen terme ...
  • les services de l’université de Lille absorbent tout ou partie des services/missions mutualisés que la ComUE assurait pour tous les établissements.
  • il reste des interrogations sur des activités/missions qui n’intéresseraient pas l’université de Lille. Intéresseront-elles d'autres établissements ?

Pour les personnels de la ComUE, actuellement, la revendication et l’action consistent à obtenir et démontrer qu’une ComUE expérimentale est possible et à l’affirmer devant les membres de la commission réunie le 25 février (manifestation à la porte pour s’y faire inviter), ainsi que lors de la réunion au ministère en organisant un déplacement en nombre par bus affrété par les organisations syndicales.

Les élus organisent le recueil des questions et préoccupations des personnels pour en faire part aux responsables dont ils ont l’impression qu’ils viennent participer au dépeçage de ce qu’ils ont construit durant 5 ans, certes pas soutenus par un président qui n’a jamais affiché ni construit de projet stratégique/

En plus des menaces pour l’emploi, le sentiment de déni de leurs activités et compétences, du travail qu’ils ont fait, va grandissant : ils exigent d’être entendus et reconnus par les décideurs, d’avoir leur mot à dire sur les réorganisations si la piste de l’établissement expérimental est d’emblée évacuée.

Si vous vous interrogez sur les missions de la ComUE, vingt-cinq des personnels des missions de la ComUE (soit 7 des 8 missions, l'école doctorale ne s'est pas associée) ont rédigé un court document résumant leurs actions et résultats.

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